De Yasushi Inoué
Traduction de René Sieffert
Édition Points, 228 pages
An quatre de Tenpyô (732), une ambassade quitte Nara, la capitale japonaise pour rejoindre la Chine. Quatre navires accostent à Suzhou, quelques mois plus tard, parmi les passagers figurent quatre novices chargés d'une bourse d'étude. Des jeunes moines au profil différent: Kaïyu, l'idéaliste, Yôei, le sage introverti, Genrô, le falot et Fushô qui tente de fuir ses faiblesses en s'enfermant dans la lecture des textes sacrés.
Derrière cette nouvelle ambassade se cache l'ambition de développer au Japon les fondations d'un nouveau bouddhisme et de convaincre un grand maître de rejoindre l'empire du soleil levant. C'est dans ce but que nos compères s'attellent à leurs études et à leur quête. Déambulant dans l'ombre de la cour des Tang, ils rencontrent au gré des monastères leurs compatriotes échoués lors des précédentes ambassades.
Les années s'écoulent, les certitudes s'étiolent et l'appel de leur patrie se fait ressentir, entraînant la dislocation du groupe. Quand leurs visées rencontrent Ganjin, un grand maître des défenses, leur vie bascule. Yôei et Fushô vont consacrer leur temps à préparer l'arrivée du maître tant espéré, commence pour eux, une longue errance sur les traces de la sagesse en plein cœur de la Chine. Un périple qui durera dix ans.
Parviendront-ils à mener leur combat à terme, où comme le dit Kaïyu : "peut-être amassons-nous des connaissances en vain, tout cela pour abîmer au fond des mers" (page 59).
Yasushi Inoué tente de nous intéresser à cette neuvième ambassade et de facto à la mission de ces novices, mais sans réellement y parvenir. À mon avis, outre les listes d'ouvrages omniprésentes et répétitives, certains passages un peu long, je pense que la traduction joue un rôle prépondérant dans ce détachement.