De François-Henri Désérable
Editions Gallimard, 186 pages
François-Henri Désérable, joueur de hockey sur glace et accessoirement troisième lauréat du Prix du jeune écrivain de langue française 2012 et doctorant en droit, nous entraine pour son premier roman dans la salle d'attente de la mort. A une époque où le bourreau exerçait en véritable stakhanoviste de l'échafaud, raccourcissant à tire bras tout ce qu'on lui ramenait (le 17 juin 54 personnes en 24 minutes, 1376 en un mois et demi). Au travers de dix nouvelles, l'auteur nous fait vivre les derniers instants des guillotinés célèbres, de Marie-Antoinette à Maximilien Robespierre, en passant par Charlotte Corday, Danton ou encore Antoine Lavoisier pour qui rien ne se perd… sauf la tête.
On plonge dans cette ambiance de suspicion, de violence, en plein cœur de ces convois de charrettes avec ces condamnés qui font front face à cette épreuve. Des personnages qui, par leur courage, leur dignité ou leur repartie ont marqué cette époque. Il en va ainsi de Danton criant au bourreau Sanson cette tirade : «Tu montreras ma tête au peuple. Elle en vaut la peine. », Charlotte Corday récitant son ancêtre Corneille, Marie-Antoinette s'excusant d'avoir écrasé le pied du bourreau ou encore Lavoisier refermant son livre et marquant d'un signet la page avant de monter sur l'échafaud.
Un recueil de nouvelles dont l'issue est connue, à l'écriture plaisante et maitrisée, mais parfois, je me suis ennuyé, égaré dans certaines histoires, notamment dans Lantenac à la Conciergerie -malgré les clins d'œil aux personnages de Victor Hugo et de Pierre Michon- ou encore face aux états d'âme du descendant de Monsieur de Paris.
Un livre court, sans prise de tête… un comble pour un livre qui traite de la guillotine me direz-vous. Merci à Entréelivre et aux éditions Gallimard pour cette immersion en pleine Révolution Française.