De Julie Maroh
Édition Glénat, 156 pages
Clémentine, quinze ans, est une ado "normale". Seconde L, des copines, et Thomas, un terminale qui n'a d'yeux que pour elle.
Un jour, sur la Grand´ place, une vision fugitive et inopinée va transformer sa vie. Un Polaroïd a jamais gravé dans sa rétine. Tiraillée dans sa tête, meurtrie dans sa chair, angoissée par ses nuits concupiscentes, Clémentine s'interroge, souffre de ses désirs nouveaux. "Ça me fait vraiment paniquer, je n'ai pas le droit d'avoir ces pensées. Je me sens perdue et je ne peux pas parler de trucs aussi tordus avec mes amis..."
La différence dérange, la différence intrigue. Emma fait partie de ses êtres ...
Sont-ce ses cheveux bleuis, son style atypique, ou sont homosexualité affichée? Emma rayonne dans son bonheur, et c'est cela qui attire. Clémentine est en proie aux doutes, elle se cherche, se construit. Elle n'a pas le droit, Emma est une femme. Oui, mais l'amour frappe sans discernement, sans préjugé, sans contrainte. L'amour est ouvert à toutes les possibilités, il suffit de l'accepter, de l'accueillir dans son cœur, dans son corps, dans sa tête... Clémentine mettra du temps à discerner ses sentiments, à prendre conscience de son amour. Mais le bonheur n'est jamais simple.
En donnant la part belle aux regards, aux expressions, l'auteur joue sur les sentiments, la connivence entre le lecteur et ses héroïnes, donne la priorité à l'universalité de l'amour. Les textes sont courts et les répliques percutantes, usant des clichés et des idées préconçues.
On déambule parfois dans les milieux homosexuels, mais l'album se veut plus intimiste, variant au rythme des interrogations et de la prise de conscience de Clémentine.
Julie Maroh nous livre un premier album intéressant et émouvant avec un final gris bleu qui laisse la porte à de nombreuses interrogations.