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De Francisco Coloane
El último grumete de La Baquedano
Éditions V.D.B., 137 pages
Quatrième de couverture:
De tous les récits de Coloane, c'est ce court roman d'apprentissage qui a conquis en Amérique latine le plus large public ( y compris celui des adolescents, qui ont pu le lire dans des collections pour la jeunesse): phénomène qui a permis à Alvaro Mutis, introducteur chez nous de l'œuvre de Coloane, de considérer ce dernier comme "un nouveau Jack London".
Avant toute chose, pour bien appréhender l'œuvre de Francisco Coloane, il vaut mieux faire un petit tour par sa biographie. Car vie et œuvre sont intimement liées chez l'écrivain chilien. Francisco Coloane
est né en 1910 sur l'île de Chiloé au sud du Chili. Il perd son père, ancien chasseur de baleine et capitaine de remorqueur, à l'âge de 9 ans. A 13 ans, avec sa mère, il s'installe à Punta Arenas et étudie dans un séminaire. A 21 ans, il s'engage dans la marine marchande, puis s'engage à bord de la corvette Général Badequano. Il touchera à toute sorte de métier.
En 1940, il publie son premier roman El ultimo grumete de La Baquedano (Le dernier mousse) un des ouvrages les plus lu d'Amérique latine. Parmi ses œuvres, on peut citer: Cabo de Hornos (Cap Horn), Tierra del Fuego, Golfo de Penas (Le golfe des peines), Los conquistadores de la Antártida (Antartida), El camino de la ballena (Le sillage de la baleine).
Je reviens de l’enfer ! Je me suis laissé emmener au gré des vents et des courants dans des zones sombres et inconnues. J’ai bravé mille dangers, affronté les flots galvanisés par des tempêtes innommables. J’ai regardé la mort droit dans les yeux et côtoyé des fantômes. J’ai défié mes angoisses et joué avec ma peur. J'ai dompté mes cauchemars, occulté cette souffrance sourde, mais maintenant je suis de retour.
Moi, Alejandro Silva Cáceres, quinze ans, orphelin d’un marin, j’ai embarqué un soir d’automne sur la corvette Général Baquedano.
« C’était le tout dernier voyage de ce navire magnifique. Il avait accueilli à son bord des générations d’officiers et de marins, qui y avaient appris leur métier, mais l’amirauté avait décidé de l’envoyer une dernière fois au cap Horn et de le désarmer à son retour ; affaibli par tant de combats contre les océans de la planète, il n’était plus assez sûr pour naviguer sur les routes dangereuses que doivent sillonner les navires de guerre. » (Page 9-10)
C’était son dernier voyage, mon unique chance de devenir marin… j’ai quitté ma mère, pauvre lavandière à Talcahuano, les yeux encore rougis de la disparition de mon frère dans la région des Magellanes. Je n’ai rien dit à personne, avec la complicité d’un pistoleros, un gamin du port, je me suis caché au milieu des cordages et des rats, oubliant mes appréhensions et ma faim. J’ai attendu l’appareillage.
Mon rêve est devenu réalité, le jour où une voie venue d’ailleurs s’est écriée : levez l’ancre ! O, ma clandestinité n’a guère durée longtemps !
"Dans l’encadrement de la porte une lampe à pétrole s’éleva pour éclairer la soute et lorsque celui qui la portait fit mine de se retirer, un chien-loup sauta vers la lanterne et bondit dans la pièce en aboyant.
Une voix énergique s’écria « Patotolo ! » et le chien revint en grognant ; une main l’attrapa au collier et la même voix lança :
- Qui est là ?" (Page 17-18)
Mais mon but ultime pouvait enfin se concrétiser, j’allais devenir mousse sur le navire école de l’armée chilienne, j’allais franchir le cap Horn et partir à la recherche de mon frère…
Dans ce roman jeunesse, Francisco Coloane nous entraine sur les mers du Sud, à la rencontre des baleines et des icebergs, de la terre de Feu et des indiens Yaghan. A bord de la corvette militaire sur laquelle l’auteur fit son apprentissage de mousse, le jeune Alejandro nous apprendra la solidarité, l’amitié et les légendes du monde marin. Une histoire qui traite de la volonté, de la destinée et de la quête de soi, mais aussi de la persévérance et de l’abnégation. Même si Coloane n’est pas encore au sommet de son talent, on se laisse prendre par la brise marine…
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