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 Les lectures de pasdel

Les lectures de pasdel

Mes lectures, mes coups de coeur, mes humeurs... voici ce que vous retrouverez dans mon blog.


Paris en noir et black

Publié par leslecturesdepasdel sur 27 Septembre 2013, 06:53am

Catégories : #Etats-Unis

Paris reflected in Black and White

D’Eddy L. Harris

Traduction de Jean Guiloineau

Editions Liana Lévi, 216 pages

 

http://images.empreintesduweb.com/vignette/1374732929.jpg


   Attablé indolemment devant une tasse de café sur la terrasse d’un bar, c’est selon Eddy L. Harris l’art de vivre à la française. Cette douceur incomparable qui fait de ce lieu mythique qu’est Paris, un endroit incomparable, un lieu où l’auteur posa ses valises pour la première fois à l’âge de vingt-quatre ans. Mais pourquoi avoir choisi Paris plutôt que Rome ? Est-ce vraiment lui qui a choisi cette ville ou ne serait-ce point l’inverse ? Paris en noir et black est issue en partie de ces interrogations.

 


http://noslivresnosemotions.files.wordpress.com/2013/09/092613_1833_parisennoir2.jpg?w=500  Né à Indianapolis, élevé à Harlem, Eddy L. Harris a fait ses études dans un collège blanc catholique, lui le noiraméricain, va y faire une rencontre qui scellera en partie son destin, celle d’un professeur de français qui « postillonnait des rêves » et qui ne cessait de ressasser « Si vous voulez parler français correctement, disait-il, vous devez postillonner ! » (Page 10). Mais au-delà de cette rencontre, il y a aussi les gènes familiaux ramenés par ce grand-oncle combattant de la Grande Guerre devenu défenseur de la liberté. « Il était allé à la guerre pour libérer la France, disait-il, mais c’est lui qui avait été libéré » (page 33).


« Les soldats noiraméricains entrés en contact avec les Français sont repartis avec l’impression que la France les avait traités avec plus de respect et de dignité que leurs compatriotes n’en avaient jamais manifesté » (page 33).


Paris en noir et black est une histoire à la fois d’intégration et d’amour d’un homme pour un pays et tout ce qu’il symbolise. A Paris l’auteur apprend une autre vie, une vie sans le fardeau de la peau, sans cette étiquette, cette identité inhérente, cette suspicion, ce racisme quotidien et omniprésent qui colle aux Noirs. Néanmoins cette ville n’empêche pas les déconvenues, les réticences dues à cette différence, mais la simple vue de son passeport contribue à l’ouverture. «  En France, je cesse d’être noir aux yeux des autres quand ils apprennent que je suis américain. Alors je suis Black, c’est différent. Certainement qu’il reste une part du mythe américain. On n’imagine pas un américain, même noir, venir en Europe chercher du travail. »


«  A Paris, je suis ce que je ne suis pas dans le pays qui aurait dû être le mien.

    A Paris, je suis américain – noir, mais américain.

    A Paris, je suis écrivain – noir, mais écrivain.

    A Paris, je suis tout simplement.

   Aux États-Unis, je reste avant tout et pour toujours un Noir » (page 56).


   A travers ses rencontres, ses réflexions, l’auteur nous relate l’histoire des noiraméricains, les frontières entre les sociétés, nous parle d’exil, de racisme, de ségrégation, dresse un bilan des différences entre ces deux pays défenseurs des libertés et pourtant si dissemblables. Une quête identitaire d’un auteur qui semble en avoir fini avec la recherche de ses racines et de ses pérégrinations entrevues dans ces trois premiers romans. Il nous livre un regard particulier, son regard sur le monde qui l’entoure. « Mes parents m’ont dit de ne pas vivre avec les yeux des blancs ou ceux des noirs, mais avec les miens. »

Quand on ouvre un livre d’Eddy L. Harris, on plonge dans une œuvre sociologique et analytique sur la société, sur l’identité, mais également dans une introspection biographique, mais ici, on touche parfois à l’intime de l’auteur. Même si j’ai nettement préféré Harlem, Paris en noir et black, en dépit de ses nombreuses redondances n’en demeure pas moins un livre à découvrir ne serait-ce parce que, malgré la présidence de Barak Obama, la condition noiraméricaine n’a pas évolué et qu’il y aura toujours des affaires Trayvon Martin.

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Commenter cet article
L
<br /> Tu me donnes en vie de sortir de suite mon Harlem qui traine dans un coin de ma bibliothèque.<br /> <br /> <br /> Tiens, et si je m'écoutais le Shaft de Isaac Hayes... <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Et toi tu m'as donné envie de replonger dans les échecs  <br /> <br /> <br /> <br />

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